LaGuillotine et l'imaginaire de la Terreur de Arasse, Daniel sur ISBN 10 : 2082115305 - ISBN 13 : 9782082115308 - FLAMMARION - 1992 - Couverture souple Unconstat déjà établi par Daniel Arasse vingt ans plus tôt dans La Guillotine et l’imaginaire de la Terreur, magistral essai sur l’abject prestige de cet instrument politique fondateur de 9782081246911Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, il a paru fructueux d’interroger cette peur à sa source même, a Laguillotine et l'imaginaire de la Terreur de Daniel Arasse - Collection Champs. Histoire - Livraison gratuite à 0,01€ dès 35€ d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est là Histoire - Livraison gratuite à 0,01€ dès 35€ d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est là DanielArasse : picturalité et photographique. Cette séance clôt le cycle de séminaires entamé l'année passée sur Daniel Arasse en lien avec le n°3 d'Images Revues. Elle sera consacrée au regard croisé que l'historien de l'art a posé sur les médiums pictural et photographique. Ayant consacré la majorité de ses écrits à la peinture, Daniel Arasse s'est En1994, dans Les chemins de la connaissance, l'historien de l'art Daniel Arasse était invité par Catherine Soullard à raconter la guillotine, à en exposer la symbolique, dans le premier volet d'une série consacrée à l'histoire de "la veuve", de la Terreur à l'abolition en 1981. Un premier volet qui rappelait d'ailleurs que les Français n'avaient fait que perfectionner cette . Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, il a paru fructueux d'interroger cette peur à sa source... Lire la suite 8,00 € Neuf Poche Définitivement indisponible 8,00 € Grand format Actuellement indisponible 14,70 € Nouvelle édition Expédié sous 3 à 6 jours 11,00 € Définitivement indisponible Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, il a paru fructueux d'interroger cette peur à sa source même, au moment où, à peine née, la machine est plantée au cœur d'une mise en scène, d'une exploitation spectaculaire de ses pouvoirs d'épouvante la Terreur. Les surprises se multiplient au fur et à mesure de l'enquête Guillotin n'est pas pour grand-chose dans l'invention de la guillotine ; à l'exception de la France, l'Europe l'utilisait, presque identique, bien avant la Révolution... La tête coupée semble vivre encore et affronte la médecine à une impasse insurmontable... La guillotine fonde la démocratie et son emploi politique suit une ligne très cohérente. Du théâtre à la médecine, de la politique à la métaphysique, la machine à décapiter se révèle à la fois un véritable " objet de civilisation " et une image de la Révolution dans sa phase la plus radicale, en exhibant aux yeux du peuple l'égalitarisme le plus absolu. Ce livre ne cherche pas à réhabiliter la guillotine jacobine mais à mettre au jour la répulsion qu'inspire la machine et la réputation qu'elle s'est gagnée son abject prestige. Date de parution 01/04/1993 Editeur Collection ISBN 2-08-081281-5 EAN 9782080812810 Format Poche Présentation Broché Nb. de pages 213 pages Poids Kg Dimensions 10,8 cm × 17,8 cm × 1,5 cm Quelle pertinence conserve aujourd’hui la notion de terreur? Ce dossier, dirigé par Frédérique Leichter-Flack et Philippe Zard, mène l’enquête en examinant, dans une perspective pluridisciplinaire, les ruptures, infléchissements et évolutions observables depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Ce dossier a d’abord été publié dans Raison publique, n°16, printemps 2012. Les imaginaires de la Terreur la référence implicite au titre du livre de Daniel Arasse La Guillotine ou l’imaginaire de la Terreur indique à la fois l’esprit dans lequel s’inscrit ce dossier et les élargissements qu’il voudrait inviter à opérer. L’un des enjeux est précisément d’examiner la pertinence d’une catégorie qui fait parfois débat, en ce qu’elle fait fond à la fois sur un dispositif juridico-politique coercition, violence de masse et une phénoménologie des émotions collectives la peur, l’effroi, en ce qu’elle fut tantôt le nom d’un mode d’exercice du pouvoir revendiqué par ses exécutants la Terreur à l’ordre du jour », tantôt la caractérisation infamante au regard des normes démocratiques de régimes tyranniques Terreur stalinienne, nazie, khmère, tantôt encore la qualification polémique d’actions violentes destinées à déstabiliser les pouvoirs en place Terreur » au sens de terrorisme ». Quoi de commun à ces différents usages ? Quel continuum sémantique et politique ? Mais aussi quels infléchissements, évolutions, ruptures, variantes culturelles, politiques, esthétiques se laissent percevoir entre ces différents âges ou avatars de la Terreur ? Quelle généalogie peut-on retracer entre les différents phénomènes et les différents moments auxquels le discours critique associe le terme de Terreur ? La Terreur dont il est question ici inclut donc le moment jacobin mais ne s’y limite pas, et la réflexion s’étendra d’emblée à la Terreur soviétique, sans préjudice d’autres extensions historiques – en amont ou en aval. En tant qu’elle met en jeu à la fois une histoire et des images, les faits et leurs interprétations, la Terreur implique une approche résolument pluridisciplinaire au croisement de l’histoire, des sciences politiques, de la littérature et de l’art – et un comparatisme maîtrisé. Plusieurs pistes de réflexion peuvent ainsi être dégagées. La première consiste à interroger la Terreur » telle que la conceptualisent les sciences politiques, à l’épreuve des traces qu’en offre la littérature. Peut-on parler d’une culture de la Terreur » comme on parle d’une culture de guerre » ? La Terreur peut-elle valoir comme clé d’interprétation historique et psychologique du totalitarisme ? Que nous dit-elle sur la question du rapport à la loi, au pouvoir, sur la question de l’obéissance et du consentement ? Quel éclairage peut apporter la littérature de témoignage et de fiction aux sciences politiques et à l’histoire ? Qu’en est-il du rapport entre la culture entendue comme la sphère de l’esprit, de la littérature et des arts et la Terreur que veut, que vaut et que peut-elle dans la Terreur ? Et quel rôle spécifique tiennent l’art et la littérature dans la constitution d’une mémoire ou des représentations de la Terreur ? La deuxième orientation de ce questionnement sollicite l’analyse comparée des rhétoriques et des idéologies de la Terreur la question du salut public », le registre du sacré voire de l’eschatologie, les métaphores organicistes le rêve d’unité ou médicales la chirurgie sociale, la purification, le nettoyage, le recours aux mythes fondateurs, le rapport à la science, la question de la vertu » et du sublime », tout cela se retrouve d’une Terreur à l’autre. À l’arrière-plan de cette analyse figure la question des fins politiques et morales de la Terreur, violence exercée au nom d’une idée du Bien absolu. Comment dès lors faire la part entre les études historiques et les réélaborations littéraires ou artistiques – et, au sein même de ces dernières, distinguer entre la signification collective des œuvres leur exemplarité et les voies inédites altérations, paradoxes, provocations frayées par les œuvres singulières ? La troisième orientation concerne les narratifs » de la Terreur. On connaît l’importance des jeux de miroir d’une Terreur à l’autre, mais sont-ils repérables sur le moment et en contexte ou n’apparaissent-ils qu’au moyen d’une étude rétrospective et à distance des épisodes vécus ? Comment le précédent de la Terreur jacobine a-t-il ainsi été réinvesti téléologiquement dans les récits de la Terreur stalinienne ? Les différentes formes de mises en scène » et de mises en récit » des épisodes de Terreur insistent sur des emblèmes ou motifs clés – guillotine, tribunal, motifs de l’innocence persécutée, disparitions » et camps – qui demandent à être analysés dans leur axiologie explicite ou implicite orientation militante, apologétique ou dénonciatrice et leur intention de signification repérable ou non. La question du point de vue adopté comment et d’où raconter la Terreur ? soulève la question essentielle du témoignage et de ses enjeux génériques, mais aussi celle des rapports entre fiction et histoire… Une part importante de la réflexion portera évidemment sur la spécificité du travail littéraire mais aussi dramatique et cinématographique de représentation de la Terreur, à travers des modalités figuratives insistantes – travail sur la temporalité et la [dé]contextualisation, recours au carnavalesque, au mélodrame – ou des personnages clés Marat, Robespierre, Staline ou Trotski. Comment la littérature et le cinéma s’invitent-ils dans ce débat politique et historique ? Les articles présentés ici reprennent les interventions proposées lors de la journée d’étude organisée à l’Université de Paris ouest Nanterre le 8 avril 2011. Ils ouvrent une première série de pistes de réflexion, qu’il faudrait prolonger dans la perspective de l’effort de comparatisme transdisciplinaire ici nécessaire. Comment mesurer, se demande Luba Jurgenson, l’impact des pratiques politiques de Terreur, non seulement sur le corps social qui en est la cible collective, mais sur les consciences singulières des individus qui le composent et sentent confusément que tôt ou tard, ils peuvent se retrouver à leur tour du côté des victimes ? C’est en s’interrogeant sur la visibilité des mécanismes de répression dans le contexte de la grande Terreur soviétique que Luba Jurgenson en vient à enquêter sur les outils de mesure des perceptions individuelles de la Terreur. Le journal tenu par un garde de camp de travail dans les années 1935-1936 lui offre un terrain d’enquête idéal pour cerner la mise en œuvre de dispositifs narratifs hétérogènes prenant en charge, dans leur facture esthétique même, les incohérences idéologiques et les apories psychologiques éprouvées par un sujet qui, confronté à la terreur dans son quotidien, ne sait plus où est sa place dans la guerre de déplacement perpétuel entre le nous » du peuple et le ils » ennemi. Que fait-on de la Terreur quand on l’a traversée, peut-on même en dire quoi que ce soit pour l’avoir éprouvée ? Toujours dans le contexte soviétique, Annie Epelboin aborde la question en traquant la manière dont la mémoire individuelle et familiale, les mémoires enchevêtrées des différents moments de Terreur, ont été recouvertes par les commémorations officielles réécrivant le passé. Y a-t-il dans cette expérience quelque chose qui peut se transmettre, se mettre en récit autrement que dans une mémoire terrifiée qui, loin de clarifier l’expérience extrême vécue ou de réparer les blessures du corps social malmené, ne peut que contaminer les générations ultérieures ? Cette mémoire terrifiée, cette transmission empêchée, sont peut-être, suggère Annie Epelboin, à la source même de la confusion des valeurs que le diagnostic de la société russe actuelle évoque. Catherine Coquio déplace le questionnement en attirant l’attention sur ce pan encore mal connu de la réflexion sur le témoignage au XXe siècle qu’est la littérature sur le génocide arménien. Elle propose ainsi de recourir à la notion de Terreur pour décrire, non un phénomène de coercition politique, mais ce sentiment mêlant effroi et sidération, qu’ont éprouvé deux écrivains arméniens récemment traduits en français, Zabel Essayan et Hagop Oshagan, au moment où ils tentaient de rendre compte, avec les moyens de la littérature, de la destruction génocidaire ou de ses prémisses. A distance ou dans l’ombre immédiate des massacres précurseurs, comment témoigner de cet illimité, de cet insensé, qu’est l’intention de destruction génocidaire ? Comment mobiliser l’imagination au sujet de la Terreur sans y succomber ? Enfin, toute mise en scène d’un épisode de Terreur par les moyens de la littérature ou du cinéma, engage une portée idéologique et politique. La première Terreur, celle de 1793, entraîne dans son sillage toute une série de représentations dont nous sommes les héritiers. Gérard Gengembre propose ainsi un aperçu suggestif du roman contre-révolutionnaire », depuis la floraison des romans vendéens » jusqu’à Anatole France. La position devant la Terreur traverse les familles politiques réactionnaire ou progressiste, monarchiste ou républicain, le roman de la Terreur oscille entre la fascination pour le tragique révolutionnaire et l’analyse des mécanismes de l’enthousiasme terroriste. L’empan est suffisamment large pour faire soupçonner bien plus qu’une réflexion sur les techniques de gouvernement toute narration de la Terreur est une plongée dans les entrailles de la République, raison et sentiment mêlés, et devient mise en question de ses fondements idéologiques, de sa matière émotionnelle et de ses visées politiques, comme le montre à l’évidence l’étude d’Antoine de Baecque sur les représentations de Robespierre – assurément la figure la plus clivante » de la culture politique française. Antoine de Baecque commence par souligner l’existence, au théâtre, d’une tradition apologétique, voire hagiographique – qui fait de l’Incorruptible » le martyr fondateur de la République –, avant de s’arrêter sur les représentations cinématographiques du personnage – plus influencées, à quelques notables exceptions près, par sa légende noire Griffith, Gance, Mann…. L’étude permet d’entrevoir quelques constantes. La première tient au travail de stylisation – c’est-à-dire de simplification – qu’opèrent la plupart des œuvres, en escamotant le plus souvent la complexité de l’histoire privilégiant le Robespierre doctrinaire plutôt que l’homme d’État pragmatique ou encore le recours à l’antithèse Danton/Robespierre, avec ses allures de théomachie. L’étude des représentations filmiques fait émerger la question du corps et donc de la figurabilité de la Terreur. Il est d’ailleurs singulier que les deux principales incarnations de la Terreur soient des corps problématiques le non-corps de Robespierre et le corps souffrant de Marat – par opposition au corps hypervirilisé de Danton. Il y va ici de l’interprétation du sublime » de la Terreur, selon que celle-ci est vue comme la soumission ascétique à l’ordre de l’esprit ou, à l’inverse, comme une pathologie politique qu’emblématiserait le corps supplicié de Robespierre. Sommaire– La grande Terreur vue au travers d’un journal intime », par Luba Jurgenson– Mémoire de la terreur, mémoire terrorisée », par Annie Epelboin– La terreur d’imaginer Zabel Essayan, Hagop Oshagan », par Catherine Coquio– Le roman contre-révolutionnaire de Balzac à Anatole France quelques remarques sur la mise en fiction de la Terreur », par Gérard Gengembre– Robespierre au cinéma », par Antoine de Baecque A propos de... Frédérique Leichter-Flack Frédérique Leichter-Flack est ancienne élève de l’ENS Ulm, agrégée de lettres modernes, docteure en littérature comparée, Professeure des Universités en Littérature à SciencesPo Centre d'Histoire de SciencesPo. A propos de... Philippe Zard Ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud, Philippe Zard est agrégé de lettres modernes, docteur en littérature comparée, professeur de littérature comparée à l’université Paris ouest Nanterre la Défense Centre de recherches littérature et poétique comparées ». Bienvenue sur DygestDygest vous propose des résumés selectionnés et vulgarisés par la communauté le résumé de l'un d'entre rédigée parLucia PopaDoctorante en sociologie de l’art EHESS.SynopsisHistoireDaniel Arasse se propose de déconstruire les préjugés tissés autour d’un sujet inouï la mise à mort pendant l’ère de la Terreur en France. Sans vouloir réhabiliter la guillotine jacobine, il se donne pour tâche de comprendre la réputation et la répulsion qui entourent ce dispositif technique et politique son abject prestige ». Instrument terrifiant pour les contemporains, la machine à décapiter a été en fait conçue par un médecin français pour des raisons humanitaires » abréger les souffrances des condamnés à mort et rendre la peine moins humiliante. Pour l’auteur, la guillotine devient un prétexte d’histoire des mentalités et il s’intéresse également aux représentations artistiques de ce dispositif. 1. IntroductionComment expliquer la fascination et la terreur qu’inspire depuis plusieurs siècles la machine à décapiter ? Innovation troublante, elle a transformé les représentations de la mort construites pendant l’Ancien Régime et jusqu’à sa construction effective. Avant que cette machine révolutionnaire ne soit inventée et imposée en place par un certain Guillotin, la peine de mort était inséparable d’une souffrance prolongée et dégradante. Fille des Lumières, la guillotine banalise la mort douce » c’est ainsi que l’on appelait la décapitation, privilège » réservé avant la Révolution française aux condamnés de haute extraction. Comment est-ce que cette mort douce » est parvenue à se démocratiser ? Et comment a-t-elle transformé le théâtre macabre organisé autour l’échafaud et les rôles de ses principaux acteurs ? 2. Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil » Selon Arasse, a posteriori, la trajectoire et la carrière médicale et sociale de Joseph-Ignace Guillotin s’exprime parfaitement dans une proposition formulée à la fin de l’année 1789 par laquelle il léguera, malgré lui, son nom à l’Histoire ». Membre de la Compagnie de Jésus depuis 1756, Guillotin a quitté les pères en 1763 pour étudier la médecine et, en 1770, il est nommé docteur à Paris. En 1788, alors âgé de cinquante ans, c’était déjà un personnage important de la capitale, statut qui lui permet de proposer au roi un document intitulé Pétition des citoyens domiciliés à Paris », dans lequel il réclame le droit du tiers état d’avoir un nombre de députés au moins égal à celui des deux autres ordres le clergé et la noblesse. À la suite de cette pétition, il est nommé l’année suivante député du tiers état, ci qui lui donne l’occasion de prononcer un discours par lequel il recommande à l’Assemblée constituante de réformer le système pénal de l’Ancien Régime. Ce discours du 10 octobre 1789 inclut notamment un projet de loi en six articles qui soutenait la suppression des discriminations liées au rang et à l’état du coupable » au sujet de la peine de mort. Guillotin proposait également l’utilisation d’un seul supplice, quelle que soit la nature du délit dont l’accusé sera rendu coupable et dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort le criminel sera décapité par l’effet d’une simple mécanique ». Selon Arasse, avec ce projet de loi, il souhaite l’humanisation philosophique » de la justice, même s’il ne va pas jusqu’à l’abolition de la peine de mort. Cette idée a été défendue avec passion un peu plus tard, en 1791, par l’une des principales figures de la Révolution française l’homme politique, Maximilien de Robespierre. Les propositions égalitaires de Guillotin ont séduit les membres de l’Assemblée constituante et certaines phrases de ce fameux discours resteront associées pour toujours avec leur auteur, même si elles peuvent paraître choquantes à l’ère contemporaine, telle celle-ci Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point ». Convaincus par les idées de Guillotin, les législateurs ont adopté ce principe en octobre 1791 et la machine à décapiter a été de plus en plus souvent employée dans les années suivantes, pour ne cesser qu’en 1977, date de la dernière décapitation en France. La guillotine a été mise au point en 1792 par le docteur Antoine Louis, qui a proposé l’ébauche technique d’une version plus efficace de la machine, munie d’une lame oblique. Les premiers noms de cet instrument faisaient allusion à son concepteur louisette » ou louison », mais ils ont été rapidement remplacés par le nom qui perdure jusqu’à nos jours, la guillotine ». Cette initiative a gêné Guillotin durant toute sa vie, car il se retrouvait associé à une image de la Terreur et à un instrument de mise à mort, alors que la raison de sa proposition soutenue devant l’Assemblée était menée par des principes Un dispositif humanitaire »Même si Guillotin a prêté involontairement son nom à la machine à décapiter, l’histoire de cet instrument associé avec l’ère de la Terreur en France a commencé bien avant la Révolution de 1789. En fait, cette machine de mise à mort n’est même pas une invention française, car son existence est attestée un peu partout en Europe plusieurs siècles avant le projet de loi de Guillotin. Par contre, elle a été employée systématiquement, programmatiquement et sur une large échelle pour la première fois en France, à l’ère de la Terreur. L’implication des médecins dans la conception de la guillotine suggère la possibilité d’une mort douce, une volonté de supprimer la vie des criminels avec précision, sans souffrance, même si la société française ne pouvait pas encore se dispenser de punir de mort certains accusés. Un tel projet humanitaire obtint du succès parmi les législateurs parce que les Lumières étaient déjà en train de reconsidérer les techniques anciennes de torture la perspective des corps déchirés, brûlés, démembrés scrupuleusement et avec beaucoup de patience leur semblait de plus en plus inacceptable. Les instruments le plus souvent employés pour ces tortures terrifiantes devaient être remplacés par une machine capable de tuer rapidement et efficacement. À la souffrance physique épouvantable du supplice qui se prolongeait d’habitude pendant des heures ou des jours entiers s’ajoutait également un fort côté humiliant. Par exemple, le gibet et la roue étaient considérés comme des machines honteuses pour les victimes elles-mêmes, mais aussi pour leurs familles, qui risquaient de voir leur réputation entachée sur plusieurs générations. La foule assistait patiemment et parfois sadiquement au spectacle sanglant de la longue agonie du criminel parce que, selon la philosophie de l’époque, la torture prolongée pouvait enlever les racines du péché et faire renaître spirituellement le condamné. Le supplice prolongé offrirait la possibilité du salut éternel mourir en martyr augmentait sensiblement les chances d’une vie heureuse après la mort du corps. Le rejet de la torture lente comportait aussi une deuxième signification désormais les juristes ne pouvaient plus accepter ni la philosophie de la purification morale de l’individu par châtiment prolongé, ni cette vision rudimentaire et barbare de la punition qui connectait étrangement le législateur, le prêtre, le roi, le bourreau et le criminel. Encore une fois, les projets des législateurs laissaient apercevoir l’influence de la philosophie des Lumières, notamment le triomphe de la raison contre l’obscurantisme. 4. Le théâtre de la décapitationMalgré le mépris qui se répandait rapidement parmi les législateurs à l’égard des techniques barbares de torture justifiées partiellement par des superstitions religieuses, l’exécution du roi a réinvesti soudainement le supplice d’une aura de sacralité. En fait, selon Arasse, la Révolution a fondé sa légitimité par le sang du roi Louis XVI, car juger et condamner à mort un tyran avait quelque chose de solennel et de religieux. La décapitation du roi a fonctionné comme un spectacle baptismal » auquel faisait référence désormais chaque nouvelle exécution publique. Ainsi, le scénario et les décors de ce parricide collectif ont été remis en scène symboliquement au cours de plusieurs siècles. Sur l’échafaud, les gestes des bourreaux devaient se reproduire presque à l’identique, faisant référence au régicide plus ou moins subtilement. Par ailleurs, ces rituels comportaient aussi un deuxième sens le châtiment se mécanisait jusqu’au point de garantir le caractère immanquable de l’exécution, ce qui requérait également un dispositif mécanique capable de produire une mort instantanée. La mise en scène de la mort se composait désormais de deux moments, à savoir l’avant et celui l’après, car l’acte en lui-même devenait presque invisible, grâce à la rapidité de la guillotine. Lorsque, en 1792, le docteur Antoine Louis, secrétaire de l’Académie de chirurgie, a été sollicité par l’Assemblée pour donner son avis sur un procédé qui pouvait assurer un mode de décollation » rapide et sûr, il a admis que l’on ne pouvait plus faire confiance à la dextérité du bourreau. À l’ère de l’Ancien Régime, lorsque la décapitation se faisait à l’épée ou à la hache, le bourreau pouvait hésiter au dernier moment ou ne pas frapper suffisamment fort, ce qui l’obligeait à répéter plusieurs fois le coup ou même à finir » le condamné au couteau. Avec ce changement de paradigme, l’élément central du théâtre de la décapitation c’était désormais la guillotine, censée faire preuve d’une régularité mécanique. Le bourreau devient un personnage moins important, relégué dans l’ombre de la machine à décapiter, dont il est le simple déclencheur. Progressivement, la perception de la société française à l’égard du bourreau change aussi jadis considéré comme un être rudimentaire, capable de faire usage d’une violence barbare, l’analyse de la correspondance privée de plusieurs citoyens français à l’ère de la Terreur met en lumière un profil moins terrifiant, qui ressemble de plus en plus à celui d’un fonctionnaire quelconque. Par exemple, il arrive parfois qu’il soit désigné le pauvre bourreau », parce qu’il a dû se confronter à beaucoup d’incidents imprévus le jour de l’exécution, tel une guillotine qui ne fonctionne pas bien, des condamnés qui n’obéissent pas, des articles vestimentaires qui rendent la décapitation plus difficile des cols, des bonnets, etc. 5. La démocratisation de l’exécution philanthropiqueAvant Arasse, Michel Foucault avait déjà montré comment l’ancienne logique de la torture a été remplacée par une nouvelle conception de la peine capitale La souffrance physique, la douleur du corps lui-même ne sont plus les éléments constituants de la peine. Le châtiment est passé d’un art des sensations insupportables à une économie des droits suspendus » . Ainsi la pénalité devient presque incorporelle », car elle vise la privation des droits de la personne, plutôt que la torture du corps. Dans ce changement de perspective, la guillotine est présentée comme le plus doux des moyens mortifères », selon l’expression des frères Goncourt . La proposition de Guillotin a fait histoire notamment parce qu’elle a déclenché une nouvelle vision de la fin de vie sa machine était aussi politique parce qu’elle pouvait assurer une forme d’égalité des citoyens devant la mort. Désormais, tout condamné à mort aurait la tête coupée et ressentirait la souffrance la plus courte possible lors de cette peine, démocratisation qui transforma la guillotine en un objet de culte par exemple, elle était souvent désignée, à l’ère de la Terreur, la Sainte Guillotine ». Instrument d’égalisation sociale et d’humanisation du châtiment, elle bouleverse une longue histoire très discriminatoire au sujet de la mise à mort. Pendant des siècles, seulement certains privilégiés, nés dans des familles prestigieuses ou aisées, pouvaient bénéficier d’une peine de mort douce. Ce n’est pas un hasard, - constate Arasse, si la guillotine a été utilisée sur une large échelle seulement à partir de la Révolution, car elle était le signe d’un changement profond des mentalités. Les idées qui ont mené à la création de la République et à la démocratisation progressive de la société française ont changé également la vision de la mort. Ce dispositif reste néanmoins très ambigu et protéiforme du point de vue symbolique. Initialement conçue pour apaiser les derniers moments d’un condamné, la guillotine devient un outil politique, une machine à gouverner, employée dans le but manifeste de forger une nouvelle conscience publique. Dans l’obsession de produire un certain type de société utopique, de plus en plus de citoyens sont décapités publiquement, pour des raisons souvent insuffisamment articulées. Chaque personne guillotinée était censée consolider les valeurs et la cohérence du peuple, imaginé comme un organisme homogène au sein duquel les éléments vicieux ou impurs devaient être éliminés. Le rôle de ce châtiment utilisé compulsivement à l’ère de la Terreur commença à être remis en question à partir du moment où la communauté se sentit menacée par la propagation des maladies graves à cause des flaques de sang de dimensions considérables qui entouraient en permanence les places d’exécution. 6. ConclusionL’analyse de l’introduction et des fonctions multiples de la guillotine devient un prétexte pour brosser une radiographie de la société française, bouleversée par les changements produits après la Révolution. La machine à décapitation forge une nouvelle vision de la mort, mais également un nouveau projet communautaire, fortement idéalisé. Le peuple est désormais souverain, mais pour qu’il soit fort il doit rejeter efficacement tous les éléments menaçants ou qui risqueraient de tâcher la morale publique. Suivant cette logique, la peine de mort devait être rapide et démocratique et avoir une précision chirurgicale. Il n’était plus nécessaire de torturer le corps du condamné, il suffisait de priver l’individu de ses droits par un geste court et définitif, philosophie qui rendait indispensable l’utilisation d’un instrument comme la guillotine. 7. Zone critiqueOuvrage captivant, grâce à son sujet inédit, La guillotine et l’imaginaire de la Terreur » ressemble sur certains points à un livre de vulgarisation, qui survole avec légèreté et élégance plusieurs disciplines sans exercer pour autant une méthode scientifique très rigoureuse. La guillotine se transforme pour l’auteur en un objet de digression philosophique, mais l’argumentation avance parfois sur des pistes d’analyse prometteuses pour se perdre ensuite dans une évocation d’anecdotes sans doute intéressantes, mais au risque de décevoir un lecteur plus amateur de débats axiologiques. Par exemple, le changement de vision de la mort produit par l’utilisation sur une large échelle de cet instrument aurait pu bénéficier d’un regard plus approfondi. L’analyse des bouleversements sociaux associés à cette nouvelle méthode de mise à mort aurait pu également reposer sur des sources d’archives plus nombreuses. L’ouvrage emploie notamment des sources secondaires, une littérature développée plus tard autour de la démocratisation de la machine à décapiter, mais elle n’étudie pas assez de sources primaires documents judiciaires de l’époque, textes de loi, témoignages etc. Enfin, pour certains lecteurs habitués aux livres d’histoire de l’art signés par Arasse, il pourrait paraître surprenant le fait qu’il a consacré uniquement une dizaine de pages aux représentations artistiques de la guillotine, alors que sa finesse d’esprit donne sa pleine mesure notamment dans les interprétations nuancées et originales des peintures. 8. Pour aller plus loinOuvrage recensé – La guillotine et l’imaginaire de la Terreur, Paris, Flammarion, 1987, Coll. Champs histoire ». Du même auteur– Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Paris, Flammarion, 1992.– Le Sujet dans le tableau. Essais d’iconographie analytique, Paris, Flammarion, 1997. – On n’y voit rien. Descriptions, Paris, Denoël, 2000. Autres pistes– Michel Foucault, Surveiller et punir, Editions Gallimard, Paris, 1975.– Edmond et Jean de Goncourt, Histoire de la société française pendant la Révolution, Dentu, Paris, 1854. L'émission "Lieux de mémoire" consacrait en 1997 une émission à la guillotine. Michel Vovelle, Daniel Arasse, Jacques Delarue et Antoine de Baecque retraçaient l’histoire de celle que l’on surnomma "le rasoir national", "la raccourcisseuse patriotique" ou plus simplement "la veuve"...L’usage de la guillotine, introduite en France en 1792, perdura jusqu’en 1977 tout en connaissant une accélération sous la terreur. Image emblématique de la période révolutionnaire, elle déconcerte d’abord les badauds qui lui reprochent de dépouiller l’exécution de son aspect spectaculaire. A tel point qu’on entendra chanter dans les rues de Paris "_Rendez-nous la potence ! Rendez-nous la potence !" _Antoine de Baecque expliquait La charrette c’est en quelque sorte la manière de prolonger le supplice… Il y a une certaine frustration de la nation, du peuple assemblé, face à la mort par guillotine."Le moulin à silence" a ainsi, par la nouvelle mise en scène qu’il proposait, profondément et durablement changé le regard des citoyens sur la mise à mort, en même temps qu’elle tranchait, de manière égale, sans faire de différence, cou royal ou cou plébéien. De l’exécution de Louis XVI, Michel Vovelle disait Ce que l’on a voulu trancher, c’est tout un système de hiérarchie, de représentation et de sacralisation… La mort du roi c’est une érigée en place public, la guillotine va peu à peu se déplacer vers les périphéries pour finir à l’abri des regards dans l’enceinte des prisons. Download Free PDFDownload Free PDFDownload Free PDFSouth Atlantic Quarterly, 2004Rebecca ComayThis PaperA short summary of this paper37 Full PDFs related to this paperDownloadPDF PackPeople also downloaded these PDFsPeople also downloaded these free PDFsPeople also downloaded these free PDFsMissed Revolutions, Re-revolutions, Revolutions to Come A Conversation with Rebecca Comay’s Mourning Sicknessby Joshua NicholsDownload Free PDFView PDF"Missed Revolutions, Non-Revolutions, Revolutions to Come On MOURNING SICKNESS" interviewby Rebecca ComayDownload Free PDFView PDFRebecca Comay, Mourning Sickness Hegel and the French Revolutionby Sebastian RandDownload Free PDFView PDFThe Disappearance of the French Revolution in Hegel's Phenomenology of Spiritby Andrew NorrisDownload Free PDFView PDFThe Uses of Disenchantment Remarks on Rebecca Comay's Mourning Sickness Hegel and the French Revolution by Robert SinnerbrinkDownload Free PDFView PDF“Freud, Hegel and Philosophy after the Copernican and French Revolutions Thoughts on Rebecca Comay’s Mourning Sickness Hegel and the French Revolution", Parrhesia, number 17, 2013, pp. 34– Paul ReddingDownload Free PDFView PDFIn the Spirit of Critique. 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